Thierry TUBORG


Un bleu baléare

(Le Cercle Séborrhéique - 2000)

Dans la vie, il y a parfois des injustices flagrantes... Prenez Thierry Tuborg. Voilà près de 20 ans que ce type écrit (très bien d'ailleurs) et s'escrime à se faire publier. En vain. Ne bénéficiant d'aucune espèce de relation dans le milieu de l'édition et n'étant pas homme à concession, Thierry n'a jamais réussi à franchir le pas. Alors, las de dépenser des fortunes en envoi de manuscrits pour se faire finalement refouler aux portes des éditeurs, il a fondé sa propre structure (les éditions du Cercle Séborrhéique) et publie lui-même ses romans. Le hasard (qui fait souvent bien les choses) m'a amené à lire l'un d'entre eux : Un bleu baléare.
Et là, vous voulez que je vous dise ? C'est foncièrement injuste ! Injuste que ce roman n'ait pas trouvé sa place dans le catalogue d'un éditeur un poil connu. Injuste que cette histoire soit condamnée à une diffusion somme toute restreinte. Injuste qu'un talent comme celui-ci soit ignoré.
"Un bleu baléare", c'est l'histoire d'un écrivain refoulé par les éditeurs depuis 20 ans (tiens, tiens...) qui, un jour, se voit proposer l'écriture d'un pamphlet censé discréditer un magnat de la presse. Ce que notre écrivain ne sait pas encore, c'est que la médaille aura un revers plutôt amer. 
Je n'en dis pas plus, c'est à vous de découvrir la suite de ce roman. Ce que je peux en dire, c'est que c'est bien écrit (moi qui aime des types comme Djian ou Dubois, j'ai bien aimé Tuborg, c'est vous dire), que l'histoire est intéressante et que le personnage est profondément attachant. Au fil des pages, on se délecte à la découverte de ses réflexions sur l'état alcoolémique, les magouilles politiques, le monde de l'édition ou celui de la presse littéraire. Un roman social et nécessaire.
Reste une question : comment vous le procurer (et je vous jure que je ne suis pas commissionné !) ? Rien de plus simple : il suffit de vous rendre sur le site de
Thierry Tuborg et des éditions du Cercle Séborrhéique et de vous mettre en contact avec l'auteur qui se fera un plaisir de vous en envoyer un exemplaire illico.

EXTRAIT :

     Les dix dernières années de ma vie s'étaient déroulées avec une fréquence érotique moins soutenue que la fête nationale, or j'avais ces derniers jours l'impression d'évoluer dans une vidéo chaude bouillante d'Electric Blue. Autant dire que je n'écoutais guère la conversation de mon compagnon, qui dans son infinie générosité s'était mis à me dispenser deux ou trois conseils au sujet de la publication de ma fameuse saga sociale qu'il me croyait en train de terminer.
     - Vous vous rendrez vite compte si ce n'est déjà fait que peu de gens savent lire un livre, à Paris comme partout. Est-il d'ailleurs question de lire ou de donner à lire ? J'irais même plus loin mon cher Brice : acquérir, lire et aimer un livre sont trois actions tout à fait distinctes. Les deux dernières demeurent accessoires, anecdotiques. L'édition aujourd'hui, et c'est prodigieux comme avancée, parvient à faire acheter par centaines de milliers des livres pas tellement lus, dans le fond, et encore moins appréciés. L'œuvre de l'artiste s'évalue quantitativement, économiquement, les hit-parades et autre tops ne révèlent que le nombre d'exemplaires vendus, pas le nombre d'exemplaires lus et aimés. Il vous suffit de signer un seul succès pour être distribué durant des années, quel que soit l'attrait de votre plume.

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