Fred PARONUZZI


Comme s'ils étaient beaux

(Le Dilettante - 2005)

Après 10 ans 3/4, livre particulièrement réussi qui valut à son auteur d'être parmi les lauréats du Festival du Premier roman de Chambéry en 2004, voilà presque deux ans qu'on attendait le nouveau Paronuzzi. Et celui que ses amis surnomment désormais "le Goncourt de Chambéry" ne déçoit pas avec ce second roman, bien au contraire ! Une fois de plus, Fred Paronuzzi nous offre l'un de ces petits bonheur de lecture... Une vraie et belle histoire d'amour entre Jérémie, un jeune français freluquet, touchant et maladroit, et Rose, sa logeuse américaine, grosse et complexée. Deux personnages que la vie n'a pas épargnée jusque là, deux êtres qui semblent ne pas avoir droit à l'amour... Et pourtant, même si vingt ans, trente kilos et un océan les séparent, ces deux là vont s'aimer follement. 
La plume de Paronuzzi  se révèle encore plus juste, légère et alerte, les scènes qu'il décrit toujours pleines d'humour et de poésie. Un roman qui se dévore en seulement quelques heures et qui fait du bien à ses lecteurs !

EXTRAIT :

Il approche des lèvres frémissantes de cette bouche tout aussi émue, qu'il embrasse : avec incompétence, d'abord, puis de mieux en mieux. Deux corps étrangers, à corps perdu.
Qui se déshabillent et se caressent, qui ont la fringale l'un de l'autre.
Et Jérémie se découvre des audaces, bien décidé qu'il est à traduire tout ce qu'il ressent sans se prendre les pieds dans ses mots, avec juste ses lèvres et ses mains et son sexe gonflé, en frôlant les poignets charnus, le ventre moelleux et le fin duvet blond des avant-bras de cette femme, contre lui, qu'il désire plus que tout, en lutinant ses paupières et le lobe gracile de ses oreilles, en dévorant le bouton doré de ses seins et l'intérieur tout chaud de ses cuisses, en s'abandonnant, enfin, à ce corps en creux, en monticules et en collines, en rondeurs et en méandres soyeux.
I love you, Rose, I love you so much.
Que c'est beau cette langue sans tu, se dit-il, j'aurai le sentiment de la vouvoyer, toujours...
Ils font l'amour : ils font l'amour comme s'ils étaient beaux.

A découvrir aussi
(en cliquant sur la couv') :

Roman d'amour sur fond de jazz...

 

Haut de page

Retour