Jean-Philippe BLONDEL


Accès direct à la plage

(Delphine Montalant - 2003)

Si vous aimez les auteurs originaux, vous devriez adorer Jean-Philippe Blondel. "Accès direct à la plage" est son premier roman. L'histoire débute au cours de l'été 1972 sur une plage de Capbreton pour se terminer quarante ans plus tard  sur les rivages de la Manche, du côté du Calvados.
Entre temps, des couples se font, d'autres se défont, des enfants naissent, des familles se déchirent, des liens se tissent insidieusement entre les personnages… Ah oui, car, il faut que je vous dise, dans "Accès direct à la plage", vous ne suivrez pas les aventures d'un mais de pas moins de dix-neuf personnages principaux ! Tous indispensables et pourtant tous si ordinaires.
Alors c'est vrai, les amateurs de super héros seront déçus, les lecteurs qui n'aiment pas revenir quelques pages en arrière pour vérifier certains détails risquent également ne pas y trouver leur compte, mais les autres, tous les autres, ont toutes les chances de bien s'amuser avec cette histoire à tiroirs.

EXTRAIT :

   Je reste le plus clair de mon temps dans l'appartement. Je n'ai jamais vécu en appartement. Je n'ai jamais entendu les voisins. Je n'ai jamais eu autant de temps devant moi. Je n'ai jamais été aussi oisif. Ce n'est pas que ça ne me plaise pas. C'est juste que je n'ai pas l'habitude.
  
Je n'ai rien dérangé depuis que je suis arrivé. J'ai sorti une assiette, un verre, un couteau, une fourchette, une poêle à frire. Je mange des œufs et des steaks. C'est la seule chose que je sache faire en cuisine. Les enfants avaient prévu une orgie de poissons, de crustacés, de fruits de mer, mais je crois que je n'aime pas ça.
  
En même temps, je ne peux pas dire, je n'en ai jamais goûté. C'est juste que je n'ai pas l'habitude.
  
Je suis allé deux fois à la mer.
  
Je me suis senti ridicule avec mon pantalon, ma chemise, mes chaussures et mon béret. Je me suis demandé ce que je faisais là. Une petite fille est venue me demander pourquoi j'étais habillé comme ça, je lui ai répondu que c'était parce que je ne restais pas longtemps. Alors, je ne suis pas resté longtemps. La deuxième fois, j'ai sorti une serviette de l'armoire de la chambre et je me suis installé dessus. J'ai enlevé mes chaussures. Le contact du sable était désagréable. Et puis l'étendue d'eau devant me mettait mal à l'aise.
  
Ce n'est pas que je n'aime pas ça, c'est juste que je n'ai pas l'habitude.

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